Prix de l’électricité : une augmentation de 1 000 € en 2026

Publié le 02/12/2024 à 17:10, mis à jour le 04/12/2024 à 09:00
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D’ici 2026, votre facture d’électricité pourrait grimper de près de 1 000 € par an ! En cause, l’ajustement du TURPE (Tarif d’utilisation du réseau public d’électricité) et l’évolution des Certificats d’économies d’énergie (CEE). Mais, pourquoi cette augmentation se répercute-t-elle directement sur votre budget énergétique ? À quoi servent ces dispositifs ? Comment est fixé le prix de l’électricité ? KparK Énergies vous éclaire sur ces mécanismes, leur rôle et leurs impacts à venir. 

Nouvelle augmentation des prix de l’électricité dans la tendance

Depuis la libéralisation du marché de l’électricité en 2007, le Tarif réglementé de vente d’électricité (TRVE) a connu une hausse spectaculaire de plus de 137 %. Le prix du kWh est passé de 10,61 c€ en 2007 à 25,16 c€ en août 2024. (1) Zoom sur l’évolution récente des prix, l’allègement prévu en 2025, et les perspectives pour 2026.

 

2022-2024 : des hausses historiques sur fond de crise énergétique

C’est à partir de 2022 que l’augmentation des prix de l’électricité en France a été la plus frappante. En février, une hausse de 4 % avait été appliquée, atténuée par la mise en place d’un bouclier tarifaire. D’autres ont ensuite suivi : (1)

  • + 15 % en février 2023 ;
  • + 10 % en août 2023 ;
  • + 8,6 à 9,8 % en février 2024, selon l’option tarifaire choisie.

 

En 2 ans, le tarif de l’électricité a ainsi bondi de plus de 43 %. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette envolée :

  • L’augmentation des coûts de maintenance des centrales nucléaires ;
  • Les investissements croissants dans les énergies renouvelables ;
  • Les répercussions de la crise énergétique mondiale et des tensions géopolitiques, notamment liées à la guerre en Ukraine.

 

Une baisse de 10 % attendue en février 2025

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) prévoit une diminution d’au moins 10 % des tarifs réglementés de l’électricité en février 2025. 22,4 millions de ménages français et de petits professionnels bénéficieront de cette mesure, soit environ 60 % de la population. Celle-ci est rendue possible par la baisse des prix de gros, notamment des contrats à terme, qui réduisent les dépenses d’approvisionnement des fournisseurs d’énergie. Par exemple, le coût de l’électricité à terme se négociait à 69,20 €/MWh au 31 octobre 2024, alors qu’il était fixé à 112,19 €/MWh, il y a tout juste 1 an. (2)

 

Toutefois, d’autres augmentations sont prévues, bien qu’elles ne devraient pas remettre en cause la diminution annoncée, selon Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE :

  • Report d’application du TURPE 7. L’augmentation du Tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (TURPE 7), prévue initialement pour août 2024, a été recalculée le 1er novembre et ne sera finalement appliquée qu’en février 2025 ; (1)
  • Hausse de l’accise sur l’électricité. Cette taxe, abaissée à 1 €/MWh pour les particuliers en 2022, avait été rétablie à 21 €/MWh, puis portée à 22,50 €/MWh. Le gouvernement de Michel Barnier projette de l’ajuster à environ 32 €/MWh, voire davantage, à compter de février 2025.

 

Nouvelle hausse en 2026 : pour qui et pourquoi ?

La baisse des prix annoncée pour 2025 pourrait être de courte durée. En effet, la Cour des comptes envisage une réforme d’ampleur des Certificats d’économies d’énergie (CEE), voire leur suppression. Si ces recommandations sont appliquées, les fournisseurs d’énergie devront répondre à des obligations plus strictes pour aider la France à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et à réduire de 55 % ses émissions de CO2. Or, les coûts supplémentaires engendrés seraient alors répercutés directement sur les factures d’électricité des ménages français.

 

Selon une étude du cabinet Colombus Consulting, commandée par les fournisseurs d’énergie, cette hausse pourrait être comprise entre 698 et 912 € par an. L’Agence de la transition écologique (Ademe), plus prudente, évalue plutôt un impact de l’ordre de 300 à 400 € par an. 

Hausse électricité

TURPE, accise, CEE : les dispositifs derrière la hausse des prix

En somme, plusieurs facteurs pourraient, à terme, entraîner une augmentation du prix de l’électricité. Mais concrètement, à quoi servent ces dispositifs et pourquoi sont-ils essentiels ?

  • Le Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) couvre les coûts d’entretien, de développement et de modernisation des réseaux électriques. Avec l’essor des énergies renouvelables, des investissements importants sont nécessaires pour adapter les infrastructures et intégrer des sources intermittentes, comme le solaire et l’éolien. Cette démarche permet de garantir la stabilité et la fiabilité du réseau, dans l’optique d’une injection croissante d’énergies vertes.
  • L’accise sur l’électricité contribue à la transition énergétique en finançant des politiques publiques de réduction des émissions de carbone. Cette taxe soutient également les collectivités locales dans le développement de projets d’efficacité énergétique, notamment dans la réhabilitation et la construction bas carbone.
  • Les Certificats d’économies d’énergie (CEE) sont un dispositif d’incitation pour aider les particuliers, les entreprises et les collectivités à réaliser des travaux de rénovation énergétique. Les CEE permettent notamment de subventionner des travaux comme l’isolation thermique, l’installation d’un chauffage performant (pompe à chaleur, chaudière bois, etc.) ou d’un chauffe-eau écologique (solaire, ballon thermodynamique).

Prix de l’électricité : explications simples pour tout comprendre

De la production à la consommation, l’électricité suit un parcours structuré. Pour mieux comprendre ses variations de prix, découvrez comment il se construit, étape par étape.

Huasse des prix de l'électricité

Source : RTE.

 

Du producteur au fournisseur d’énergie : le marché de gros

Les fournisseurs d’énergie achètent l’électricité aux producteurs sur le marché de gros. Ils disposent alors de 2 options :

  1. Achat à prix spot, pour une livraison d’électricité dès le lendemain au prix du jour. L’avantage ? Une flexibilité maximale pour s’adapter en temps réel à la demande. Cependant, le prix spot est imprévisible et très sensible aux hausses en période de forte consommation. Il est influencé par des facteurs climatiques et géopolitiques, ce qui le rend coûteux et instable.
  2. Achat à prix à terme, pour une livraison future de l’électricité avec un tarif préétabli. Cette solution stabilise les coûts de l’énergie et donc les tarifs proposés aux clients. Mais, les offres sont limitées et ne répondent pas toujours à l’ensemble des besoins énergétiques.

Bon à savoir

Les prix à terme servent de base pour établir les tarifs réglementés de vente, que seules EDF et les entreprises locales de distribution peuvent proposer. Les fournisseurs d’énergie alternatifs commercialisent des offres aux prix de marché, avec des tarifs fixes ou variables, pour des durées de 1 à 4 ans.

Du fournisseur d’énergie au consommateur : le marché de détail

Les consommateurs, particuliers et entreprises, paient un tarif de détail constitué de plusieurs composantes.

  • Le coût de l’énergie (environ 34 %), qui inclut la production (centrales nucléaires, énergies renouvelables) ainsi que les frais de gestion des fournisseurs (dépenses de commercialisation et marge).
  • Les coûts d’acheminement des réseaux (environ 28 %), pour le transport longue distance de l’électricité par RTE par l’intermédiaire des lignes à haute tension, et sa distribution finale par Enedis. Ils couvrent également l’entretien, le développement et la modernisation des réseaux électriques.
  • Les taxes et contributions (environ 38 %) comprenant :

    ° La Contribution tarifaire d’acheminement (CTA) pour financer une part des retraites du personnel des industries électriques et gazières ;

    ° L’accise sur l’électricité (anciennement CSPE ou TICFE) destinée à soutenir le développement des énergies renouvelables, les tarifs sociaux et la péréquation tarifaire qui garantit un tarif égal sur tout le territoire ;

    ° La TVA appliquée à 5,5 % sur l’abonnement et 20 % sur la consommation.

Comment atténuer l’impact de la hausse des prix de l’énergie ?

En guise de conclusion, KparK Énergies vous propose 3 astuces pour économiser l’énergie, malgré les fluctuations de prix :

  1. Produire et autoconsommer votre propre électricité solaire, en vous équipant de panneaux photovoltaïques.
  2. Rénover votre logement et privilégiez les appareils économes en énergie, pour réduire votre consommation d’électricité.
  3. Opter pour une offre groupée d’électricité, en vérifiant bien les conditions pour bénéficier des meilleurs tarifs.

 

(1) Source : CRE (Commission de régulation de l’énergie).

(2) Source : European Energy Exchange (EEX).